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melimelodit
13 mai 2006

MEFAITS DIVERS.MALFAISANTS DIVERS

Samedi soir dernier. Ma wonder et moi au soleil, sur la terrasse, au soleil, un peu de rhum arrangé dans un grand verre de coca. Debriefing hebdomadaire. Les tdc ont chaussé les rollers, prêté un vélo au tdc de wonderma. J’ai préparé des fèves en compote, et un poulet roti aux pommes de terre et même des fraises. Pour compenser des crêpes du week-end dernier.Tdc3 et moi, nous avons fait un petit jardin sur la terrasse pour faire pousser de la menthe-bergamotte, des capucines, du basilic, de la sauge… Bientôt ça sentira bon. Elle sera folle de joie quand ses fleurs sortiront. TDC de wonderma vient sous le balcon pour nous dire qu’il a perdu TDC3. TDC2 tape le ballon de foot un peu plus loin. TDC1 est avec nous, elle nous joue un sketch de Gad Elmale, qu’elle connaît par cœur. Ca nous fait bien rire. TDC2 et TDC de WM reviennent sous le balcon : TDC 3 a disparu. En trois secondes je suis en bas dans le parc. C’est fou comme ce genre de truc fait flipper et comme à ce moment là l’imagination s’affole. On appelle, on cherche partout, on se met à 4 pattes sous les buissons, on va dans tous les recoins. On voit défiler des images qu’on préfère effacer aussitôt fuir effacer… Non c’est pas possible, on n’a vu personne dans le parc, elle est quelque part et tout va se calmer. Tous les parents ont déjà vécu ce speed terrible. Un truc qui donne la chiasse, qui vrille tout le corps, un moment où l’on se dit non pas moi…pas elle…pas nous. TDC3 était montée chez sa nouvelle copine au troisième du bâtiment les acacias… Ouf tout se desserre… Pendant ce temps, dans deux coins de France, deux enfants disparaissaient. Leurs parents ne réalisaient sûrement pas tout de suite. Puis tout à coup, leur esprit s’affolait, leurs yeux cherchaient vraiment, et le reste du monde n’existait plus. Juste leurs yeux pour chercher, leur voix pour appeler, dans le vide. Et plus jamais de réponse, plus jamais cet enfant qui revient en souriant. Et la vie qui s’effondre dans un vide incommensurable, insupportable… A jamais. Comment imaginer cette douleur. Inutile d’essayer. Bien sûr, il n’y a rien à dire sur cette souffrance dont nous espérons tous qu’elle ne nous atteindra jamais. Simplement penser à cet enfant sur lequel s’est abattue tant de cruauté de folie, à ce regard innocent qui a croisé quelques secondes celui d’un salaud. Les mots sont inutiles finalement. Et puis hier, c’est une autre folie, une autre cruauté qui se déchaînent sans raison. Ou plutôt pour des raisons inadmissibles. Un homme qui ne supporte pas la différence et qui décide de faire son propre nettoyage à coup de fusil. Il existe donc vraiment des personnes dont le but est de nettoyer leur pays des étrangers….Ce qui me vient aux oreilles lorsque je vais au bord de terrains de foot, peut donc aller jusqu’au crime…Jamais je ne comprendrai le dégoût et la haine que peut déchaîner une couleur de peau. Hier soir, en regardant les infos, j’ai vu l’image de cet homme à terre, blessé par les policiers. Il était pitoyable. La tête relevée comme un animal prisonnier. Mon premier sentiment est que je ne supporte pas de voir un être humain quel qu’il soit plaqué au sol, les membres liés, blessé. Mais en même temps ce qu’il venait de faire, méritait il encore qu’on le laisse debout… Je ne sais pas. La aussi je suis sans voix, là aussi les mots sont inutiles. Ce sont nos actions qui sont utiles. Ce qui se passe après, c’est toujours trop tard. Les foules se déchaînent pour réclamer le retour de la peine de mort, pour réclamer des châtiments impitoyables…. Il est trop tard les amis. Tout crime mérite punition, il est vrai. Mais avant, avant que Madison et Mathias, ne finissent avec un mouchoir dans la bouche, avant que la nounou noire et l’enfant qu’elle gardait ne finissent avec une balle dans le cœur… Parler à nos enfants de cette folie de certains hommes, ne jamais jamais laisser passer un seul propos xénophobe, avoir le courage de l’ouvrir parfois quand on parle de pédés, de mongoliens, de bougnouls, de nègres, ne pas laisser passer ces mots-là. Ce ne sont pas des FAITS DIVERS, qui ont eu lieu en ce début de mois de mai, mais de vrais CRIMES. De vraies HORREURS. Des DRAMES. Et cela n’a rien à voir avec des FAITS et surtout pas divers. Le divers banalise, allège. On n’oserait pas parler d’horreurs diverses, de drames divers, de crimes divers. MEFAITS SURTOUT PAS DIVERS.
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Commentaires
A
Moi aussi je suis horrifié.
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